Le vieillard (13)

« …Pas Simone, contra Linda mais Marcelle … ».

« J’ai rencontré Marcelle sur les herbes au sol sur les bords de Marne, c’était avant que les mots ne se fracassent dans ma tête, j’allais par les chemins, jeune et résistant, Marcelle était tombée sur une souche d’arbre, ses beaux genoux et ses bras blancs m’ont tout de suite attirés ».

« Allons-y fit Linda, la rue Bauerman doit se situer dans les quartiers de l’est, vers Montparnasse ou Breteuil. J’ai connu, il y a trois ans, un garçon nommé Victoire. Il travaillait pour la SNCF, képi soudé sur la crane. Il traversait l’Europe de part en part. Il était gentil, il m’a pris chez lui quelques mois. Nous n’avons pas eu d’enfants et puis le vent a tout disloqué ».

« Rue Bauerman , c’est bien cela, fit Louis, nous avions un meublé au trente-trois. Chez nous tout était vert, les couvre-lits, les rideaux, les tapis, les meubles, je me souviens, c’était avant, Simone adorait le vert qui brillait aussi dans ses yeux. Le sombre de ses cheveux ne gâchait rien, j’adorais ses yeux … »

« Moi le vert de l’espoir, je l’ai toujours trouvé délavé, bouteille à la mer, mon enfance pèse des tonnes ».

« Allons rue Bauerman, insista Louis, là nous serons bien et tout pourra repartir »

« On ne repart jamais » arrêta Linda .