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lettresdumonde
12 décembre 2020

Adrienne(5)

Ainsi les deux se  regardaient, absorbés chacun dans le ventre de la terre. Bach s'était envolé, le violon "red" de ses lèvres avait laissé ses cordes dans un grand repos d'admiration. Devant le christ et son pagne mesuré juste, Jean Christophe attrapait déjà les deux colombes roses pour les tenir serrées entre son désir de mordre et de lécher la nature absolue.

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Adrienne était subjuguée, abandonnée au destin de son corps tout entier qui tremblait comme les cordes du violon se mettant à battre dans son corps éperdu. Le concert était loin, parti avec ses grandes ailes dans le couloir de la salle d'orchestre mais à cette heure de l'aprés midi où le soleil de juin transpercait les vitraux, les lèvres ne sufffisaient pas à entamer d'un seul petit cran le plaisir qu'ils pensaient à deux, si prés du transept, pouvoir éprouver ci-devant le tabernacle joyeux, ils ne faisaient pas l'amour, là sur l'hotel, tendu de son charmant voile où le dimanche les ciboires et les burettes officiaient. L' hotel était grand, leur désir était immense, Jésus était muet, deux alleluillah, bras-dessus bras-dessous, parcouraient le déambulatoire. Allongés sur l'hotel couvert d'un fort joli tissu blanc, Adrienne et Jean Christophe faisaient l'amour . Les chapiteaux renvoyaient les sons du plaisir. La vierge Marie n'en croyait pas ses yeux de houri catholique et en piéta pudique elle portait un genre de suaire sur les yeux de son enfant. Adrienne avait maintenant chevauché le plaisir et toute l'église semblait elle même chevaleresquement jouir d'un orgasme divin par ce spectacle dont l'acoustique parfaite jouait avec les halétements d' Adrienne n'en finissant de rejoindre les aigus d'un miserere d'Allegri en absidioles, là où les differents culs-de-four emprunt de faïences multicolores ...

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