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lettresdumonde
19 juin 2022

Clémence (4)

(Et petit récapitulatif)

Clémence est goûteuse. Elle est spécialisée dans la douceur des aliments sans gluten. Ses papilles ont la sensibilité absolue comme d’autres les oreilles. Clémence peut distinguer plus d'un million de saveurs. Son palais international est au firmament de sa bouche rosée. Elle collectionne les étoiles de douceur. Ses lèvres annoncent la divinité interne de son luxe de beauté. Clémence adore son métier et ses savoir-faire mais elle sait aussi que cette passion déforme ses relations avec les autres vivants car au contact des autres il faut toujours qu'elle goûte et elle ajoute que c'est en continu son meilleur moyen de connaissance des éléments du monde comme d’autres ont le toûcher. Elle peut jouer en toute quiétude à colin-maillard sensoriel. On lui cache ses jolis yeux derrière un ruban volé, cela ne la perturbe en aucune façon. Ses yeux magnifiques opales ne lui sont absolument pas utiles. Elle aurait pu jouer dans la corde de Dominique Rocher. Clémence a d'immenses yeux en amande d’ Egypte et de saveur douce mais non mystique. Clémence n'a rien à faire chez les peintres primitifs. Ses yeux sont accompagnés de si longs cils de couleur alézane. Souvent pour sa longue chevelure elle ose la queue de cheval de même teinte. Elle les lisse souvent avec un lait de patchouli molinard. Clémence est fauve et douce à la fois. Son visage est une passerelle lumineuse emprunté par des flots incessants de désir. Elle dit C'est une affaire de goût...

Clémence a sa taille perso saveur safran qui s'ouvre sur son merveilleux golfe d'ombre saveur nougat rimbaldienne. Il est des trésors qui se dessinent en delta causeur. Golfe d'ombre et lieu privé. Clémence est née d'une petite famille de trois enfants depuis sa mère Dorothéa qui – n’a rien à voir avec notre Dorothéa-, seule aujourd'hui, est gouvernante au Mama Shelter au Luxembourg. Son père est parti. Elle avait cinq ans et demi. Elle a été comme ses deux frères l'enfant de l'amour. Elle se plait maintenant malgré tout à aimer l'amour. Si elle donne un baiser, en tombant amoureuse, dans la rue, sur un mur, elle échange le sorbet de ses lèvres. En bouche, le sucre de ses baisers se soudent... 

Avec Clémence les petits éléments du désir se fondent dans le plaisir quant à caresser, nous le fîmes, longuement le bout de ses seins, joliment ronds, elle a joui quasiment dans le même endroit de son cerveau que lorsque nous touchons longuement son clitoris dur. Le plaisir prend de biens étranges chemins : Clémence fait friser dans une cénesthésie étrange les zones du parfum et celles de la sexualité, limbiquement parlant !

Clémence me raconte que quand elle pense trop fort à son corps saveur d’Asie, loin de moi, et trop longuement attentive à ces choses-là,

Clémence se moque un peu de la planète qui par en cacahuètes elle peut par la simple pensée concentrée comme dans un tatrac chinois se procurer un orgasme quasiment dans le même endroit de son cerveau que quand on lui caresse les tétons des seins en pomme d'api (Cléménce est "no bras", elle fait avec ce qu'elle a et ses jolis ! Elle lit avec délectation Camille Froidevaux Metterie.) Elle dit Pensée, tétons, clito même combat, tout en refusant toute sorte d'ortho-normage, et appréciant les explosions et feux d'artifice cérébraux. La liberté quoi !

Clémence se moque un peu de la planète qui part en cacahuète, elle n’a plus aucun mystère sur le genre humain. A elle toute seule, elle est la condition humaine, d’ailleurs elle a lu Shakespeare en version originale. La stagflation elle s’en tamponne la coquillette et les ovaires sacrés, elle ne croit que dans le pouvoir des chats. Elle approuve le devoir de désobéissance en situation extrême, la faim justifie les noyaux. Le parfum de la terre est la quintessence de sa condition. En musique elle peut écouter en boucle le manuscrit de Londres des anonymes italiens tout en lisant la montée des eaux d’un jeune auteur belge, sensible comme une corde de violon et lauréat du livre-inter, même si elle préfère Tchekhov. « Guerre » de Céline la laisse totalement indifférente : elle, c’est l’amour qu’elle a attrapée dans sa tête. Clémence a sur elle, et à toute heure, une époustouflante beauté qui sait se promener nue sous le soleil de la plateforme de midi en juin, parmi les fleurs qui savent lui parler corolles ouvertes. Elle va. Clémence m’offre sa limonade artisanale et mousseuse issu de ses intimités profondes, quand je déambule dans le déambulatoire ci-derrière les absidioles de son cœur. Alors elle récite du Shakespeare à peu prés. Alors je me dirige vers sa jambe amoureuse pour y dessiner le dessin de l’amour  et je commence par détailler son pied depuis les orteils qu’elle a fins et gracieux au parfum sublime de Jean Patou...

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