Un amour (4)
Deux heures plus tard nous avions repris le travail. Moi, suant, sang et eau, dans la chaleur des sinus des analyses du baron Fourier, elle, toujours nue, comme la petite de Chasseriau mais allongée sur le lit, mollets ronds et le pied charmant, jouant la mesure, plongée dans, après le chevalier à la triste figure qu'elle venait de terminer, la maison Tellier de Maupassant, elle se mit à chanter, semblant me narguer avec ses pointes de partout,
"Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu"
Je ne comprenais pas, ses compas étaient parfaits. Ils dessinaient, avec Vénus, une sinusoïdale divine, ayant peut être à voir avec la superbe courbe de Ricci. Pour me rendre bien compte, je me rapprochais de plus prés, laissant tomber la chaleur du baron pour un feu pré-positionné non loin de son beau ... Enfourchant mes lunettes, je vis la moustache féline dans la crinière brune comme une lune de Décembre. Quelle Beauté, que dis-je, quelle merveille, le miaulement était frappant, appelait au secours d'une faim dévorante non encore exprimée par le jeune âge universitaire mais néanmoins suffisant...