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lettresdumonde
17 février 2019

Chez ma Néfertiti

Au pays de la belle Néfertiti

Ses perles dansaient sur le Nil

Et sur le ventre tout prés du nombril

Appellait le felouquier ravi.

 

Sur la soie et l’onde tremblante

Ses couleurs jouaient les Houris

Sur ses lèvres nonchalantes

Mordait le serpent d ’Osiris.

 

Dans le détroit de son palais

Brillait la mosaïque de son sourire

Et sur ses seins en outres bombées

Passait  la bise du grand désir .

 

Au bout de ses divins  sas franchis

Se dressaient les petits obélisques violacées

Et sur sa peau de porcelaine saisie

Riait un frisson de fraise rosacée.

 

Ici etait le lieu des excès miraculeux

Ou grandissaient même les nains décrépits

Et dans le verger de tous ces fruits sérieux

Cueillait la fleur de l’amour sans répit.

 

Ici était  le lieu où dansaient ses hanches

Roulant navires en lancinants voyages

Et dans le lac salée de belles tanches

Traînaient leurs filets de baisers sans nuances.

 

Ici se réunissaient les curieux de partout

Chargaient jumelles, appareils constricteurs

Et sur les pages de ses  vivants atouts

Tachaient des esquisses de tableaux menteurs

 

Ici se damnaient les croyants du monde entier

Caressant leur foi du bout de leurs longs doigts .

Et derrière la vitre charmante et déshabillée

Touchaient des corps pubescents et plein d’émoi.

 

Sur son corps en la plus douce niche

Tournait la main qui se voulait câline

Et au milieu du spectacle se fiche

La savane peuplée de ses griffes félines.

 

Autour du point d’eau se réunissaient

Admirateurs assoiffés de tant de grâce

Et dans les mils de ces roses parfumées

Lancait une troupe de chevaux coriaces.

 

Mais quand trop d’amis étaient là réunis

Tournant  la partie de trop de baisers salivés

Dans l’antre jaloux des rouges brasiers

Couvaient les feux ardents désunis.

 

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