Le vieillard (septième épisode)

« Quelle crise ? » questionna Louis.

« Mais, vous êtes vraiment de ce monde ? » demanda l’ homme .

« Jusqu’ à nouvel ordre du ciel, oui ! » répondit Louis.

« Eh bien, c’est toute la planète qui marche sur la tête en fait, tout est à l’envers, on ne sait plus pourquoi on vit » continua Léon.

« Vous avez pas connu la guerre » l’interrompit Louis.

« Eh non, je suis né après la dernière grande, les petites ne m’intéressaient pas ! … » reprit

l ‘ homme.

« La grande ? » coupa Louis.

« Celle de trente neuf, quarante-cinq, mondiale, feu d’artifice planétaire, des millions de morts ».

« Ce n’est pas la dernière, vous oubliez deux mille vingt-quatre ! ».

« Pas encore connue, vraiment pas, désolé »

« je l’ai faite moi » précisa Louis.

« Vous devez vous trompez » l’ arrêta Léon.

« Marinette me l’ a dit » réagit Louis.

« Marinette ? » dit Léon.

« Ma femme de chambre, dans l’ autre vie » précisa t-il.

« Encore quelques kilomètres et nous sommes à Paris » dit Léon Grivois.

« Je n’ y reconnais plus rien, s’étonna Louis, et la Tout Eiffel de Gustav, où est elle ? ». Dans les plis de son manteau hippocampique, le vieux gardait des graines mnésiques actives.

« Ils l’ont démontée en juin dernier, mais d’où sortez vous donc ? » déclara Léon, lassé.

« Vous plaisantez ? ». s’offusqua Louis.

« Non » répondit Grivois.

« Et pourquoi l’ont ils démontée ? » continua Louis .

« Trop vieille, comme beaucoup, rétorqua Léon, je vous dépose où ? »

« Comme vous voulez » s’embruma Louis.