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lettresdumonde
11 juin 2023

Le vieillard (22)

…des salles entières consacrées ...aux utérus artificiels. Les femmes humaines avaient décidé depuis les années quatre-vingt de l’autre siècle de déléguer leurs compétences utérines à des machines parfaitement transparentes et huilées à la graisse d’oie et aux pépins de raisin. Les bébés, crevettes d’élevage, un peu plus rose que d’ « ordinaire », naissaient à huit mois de gestation mécano-chimique artificielle. La ventilation était parfaite et le gain d’un mois sur le processus naturel représentait chaque année l’économie de quelques centaines de millions d’euros. Quelques mères porteuses, travaillaient encore à l’ancienne, monnayant un forfait tout compris à prix moins élevé et transférant au produit fini un label nature, « élevé sous la mère ».
Maintenant, la nature était en boite intégralement serrée et elle ne pipait mots que d’acides aminés contrôlés, soumise comme les rivières dans des lits improbables, truffés de barrages castrant aux poids de milliers de tonnes de béton.
Pendant ces années, la planète terre, avant le big freeze ou le big crunsh avait pris quelques degrés, juste de quoi faire monter les eaux marines, moins bien régulées que dans les cornus, de sept mètres en certains espaces côtiers du globe .Le Bangladesh avait fait ses adieux en pleurant, pile poil à l’heure où avait pris l’air un nouveau-né à cent encablures de là. Tous les barrages contre le Pacifique s’étaient avérés vain et les amants de Duras s'étaient fait la belle. Les Bengalies migraient en nombre, laissant sur place maisons et charrues pour n’emporter que leurs vouloirs-vivre consistants, aux confins de la terre. En premier, les américains, grassement généreux, avaient accueillis cent-vingt millions de personnes qui venaient renforcer, sous la bannière étoilée souriante, la population vieillissante...
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