Le vieillard (48)

« Il ne s’agit pas de vous ! » répondit Simone

« Et pourquoi pas ! » accepta Louis

Le train frissonna et à nouveau se remit en branle sur ses chaussures de fer luisantes. Le paysage tout doucement se déformait comme une porte qui sortirait de ses gonds. Nos quatre personnages installés dans la voiture treize après la tempête des mémoires, de toutes natures, partagées, se replièrent dans des silences personnels et respectifs.

Puis Louis se moucha faisant sursauter le militaire romantique décorée de son Isabelle pensée. Madame cinquante titilla à nouveau quelques ondes alpha chargés d’abeilles mellifères. Simone Charpy, fille d’adoption de Louis dessinait sur la vitre embuée un dahlia mauve en pensant au dernier roman d’ Ellroy qu’elle venait de lire.

« Ou allons-nous ? » fit soudain Louis, sorti d’une torpeur blanche .

« Je t’emmène, surprise ! « répondit Simone.

« Moi je vais à Strasbourg. » dit le Jeune homme.

« Moi aussi ! » acquiesça la dame en rêvant.

« Strasbourg ? reprit Louis, c’est en Allemagne de l’ouest, qu’allons nous faire là-bas ? Simone pourquoi Strasbourg, mon allemand a une lanterne faible. »

« Strasbourg est en France » fit le soldat.

« Ca dépend des jours et du côté paires ou impaires ! » inséra la dame en souriant .

« C’est le concordat, dit Simone, en pensant à la fleur noire de son passé.

« Je suis protestante, dit la dame, je suis née à Riquewihr, rue de la prison anglaise »

« Cela ne nous regarde pas » soufflèrent les trois en chœur ...