Saint Omer

Nous avons déjà beaucoup écrit sur ce lieu d' Art et d'Histoire* (et pour cause !) où vivent les Audomarois autour du mont Sithiu demi-cerclé de son marais inscrit au patrimoine mondial mais nous n'avions pas encore conté la ville du cinéma* pour ses vieilles rues et surtout sa cour d'assise

sise rue des tribunaux derrière sa grandiose Basilique Notre Dame (XIII-XV ème). Hier, c'était Saint Omer donc,

un lieu, rien qu'un lieu, le lieu du procés, un lieu où l'on juge, jurés tirés au sort, des crimes de toutes natures, des viols souvent, des incestes atroces, des meurtres plus sordides les uns que les autres ( "Au village aussi l'on a de beaux assassinats").

Dans le film Guslagie Malanda ( photo d'affiche, diplômée d'Histoire de l'art dans la vraie vie, s'inventant étudiante doctorante en philosophie (travaillant sur Wittgenstein, ô les propos limite racistes à la barre de sa professeur d'université témoin  assigant à résidence) dans la fiction du réel, belle comme dans un tableau de maître et tellement douée pour le verbe !), Laurence Coly a déposé sur la plage de Berck sur mer (62 kilomètres à vol d'oiseau) son enfant de 15 mois pour le confier à l'océan qui saurait la remener au pays.

Elle ne saura pas faire avec cet enfant, une femme seule, abandonnée, laissée par un drôle de vieux mâle blanc, si peu maraboutée au vrai (je ne suis pas sûr que l'on ai tellement besoin de Tobbie Nathan ([1 b, svp pour Tobie] que j'adore par ailleurs...), sinon portant une Histoire où elle veut vivre exister, être reconnue, tellement digne à ce procés quand elle sêche ses larmes vraies.

Un beau film disons-le d' Alice Diop. Comme un huis-clos dans ce tribunal quand "l'enfer c'est les autres" et que Je est aussi un autre, les Autres, les Grands Autres. 

Mais Qu'est-ce qu'être un étranger, débarqué dans un pays ou l'accueil sent, en ces temps étranges, mauvais ...