Adolescence

   Les mots ne lui venaient pas bien, bien qu’il fouillât aux abysses de son cerveau, dans les abîmes profonds de sa mémoire. Son rêve était là mais son crayon gris desenflé restait tel un ruisseau l’été sous le soleil du sud. Le fleuve de ses délires était tari, sec. Alors il changea de posture, assis dans l’armoire avec sa glace réfléchissante et songeuse, il cherchait un cours nouveau. Bientôt un ruisseau limpide taché de rayons lumineux roulerait sur une nouvelle joie de vivre ouvrant le miroir d’un autre réel. Il aurait découvert une prairie de paradis, une clairière ouverte sur le ciel. La nature rugirait de plaisir sous la caresse folle d’une adolescence fleurissant. Où serait donc passé l’homme dans ce calcul curieux, perdu sur la terre mais néanmoins grandissant ? Le petit espace au creux de la forêt ne trompait pas l’harmonie végétale. Il était de bois sombre. Lui, il comptait fébrilement, comme un poète, sur ses doigts couverts de lait.

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[Firfal]

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