Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
lettresdumonde
9 mai 2021

La banalité du mal

Dans ces années terribles nous avons encore gravi quelques marches dans l'extraordinaire montée de la banalité du mal. Nous ne savons plus arrêter cette violente tempête qui a envahi tous les compartiments de la société.C'est fou, même comme "le parler mal" est devenu ordinaire, comme il ne reste plus que la publicité qui communique en mode colt automatique. Cette Violence sans limites qui bouffe absolument tout dans un déchaînement de forces aveugles et qui  transforme les meilleurs lieux en théâtre de l' horreur. Enclenchée, comme un sirocco elle ne sait pas s'arrêter, grossit même sur le lieu de son engraissement. Nous ne savons plus rien y faire  que la décrire à peine dans les petits temps calmes où elle refait ses forces monstrueuses. Tous les compartiments sont habités, les yeux derniers revolvers, les cœurs se sont fait la malle! Jusqu'où ira t-elle dans ces sociétés profondes qui ont perdu tout le Sens et commencé l' hémorragie des Êtres. Est-ce elle la lumière, perdue au fond du chaos pour produire dans les temps futurs poïesis, comme une absolue nécessité de voir dans les transparences des fonds des abîmes. Le Temps a t-il un sens, savons-nous bien où nous allons ?

Perdu l' Autre, perdu nous-mêmes, fuyant en nos hécatombes retirées, ruine de l' âme. Qu'avons nous fait de nous ? Quel développement étrange s'est emparé de nous, où est la résistance dans les descentes aux enfers, s'agirait il d'un désir, un vieux désir malsain répetitoire, au miroir grossissant ?

Le monde va drôle en meurtres multiples et en tous sens, jamais les armes ne furent tant aiguisées, elles se vendent comme des pains sur les marchés du désastre au coin de la rue ou a wall-street. On dit "pour la paix prépare la guerre" mais c'est guerre qui prépare guerre, tout doit servir ! Que laisserons nous aux enfants qui a douze ans, vingt-cinq mille meurtres sur les écrans, ont vu ? La banalité du mal au plus haut niveau, Annah ira se rhabiller !

Nous jouons en joie, comme nous appuyons sur un bouton poussoir électronique, à déclencher les kalachnikovs comme des yeux mitrailleurs au bout desquels s'allongent les cadavres par milliers ! Le vir- tue- elle, à gagner et fuyons dans nos arrières-mondes, nos noosphères, nos cauchemars sont plantés de drapeaux noirs à traces de blancs !

Tuer, voilà, tuer, banalité du tu-er mais en réalité nous n'y sommes pas ! Jacquard autrefois faisait l' éloge des différences jusque dans nos gènes les plus enfouis et nous voilà devant les murs bulldozer, enfermés dans les selfies de nous-mêmes où derrière, au fond, derrière le petit bouton poussoir du petit téléphone à l'ombilic rompu, il n'y a plus personne, plus personne même pour regarder ! Mise en scène ? banalité du néant tournant en boucle dans des sauces à la névrose.

L' heure est grave dit l'autre, grave comme un puisard débordant!

Banalité du débordement comme ces scènes à l'eau sale envahissant les rues jusqu'aux fenêtres aux yeux abandonnées, seul comme cet Être au milieu de l'eau appelant au secours mais que plus personne ne regarde.Filmez, disent ils, Action !

Je décris le  débordement de la Banalité du mal, Je crie comme dans un Munch, tête entre mains, mains sur les oreilles, je vois les basculements de la lumière, je vois les rambardes comme des griffes, les aspirations dans les tourbillons des typhons, la mort.

Publicité
Publicité
Commentaires
lettresdumonde
Publicité
Archives
Publicité