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lettresdumonde
19 septembre 2020

On le voit pleurer...

On le voit pleurer ce monde

La forêt balance son mouchoir blanc

Et le tigre se meurt sans maison

Au bord du précipice, une oraison.

Le petit chardonneret l’Oran Outang

Plus rien à se mettre sous la dent

Là-haut sur les ex-glaciers blancs

Passent des navires de guerre insolents

L’eau de la mer a tant montée

Le phoque suffoque dans son sang

La grande girafe la belle girafe

Qui faisait rire les enfants

Avec son cou, ses damiers roux

Rejoint le cimetière des éléphants

On le voit pleurer ce monde,

 Coule une larme...

Sapiens et ses dix milliards, ses connaissances

Tombent en charpie dans le ciel rance

Le Mal pousse ses herbicides dans les champs

Que reste-t-il dans ce monde qui pleure ?

La fleur sauvage l’arbre coupé

Ceux qui barraient comme la glace le passage

Tristes ces têtes découpées effrayant naufrage

Et le monde se mit à pleurer

Il se souvient de sa Beauté

Il se souvient de son enfance

Univers accouché dans la souffrance

Tous ces indiens sur le bord des plaines

Avec ses fleurs plantées comme des pennes

Tous ces oiseaux de paradis

Basculés dans le déduit

Et le monde se mit à pleurer

Personne pour arrêter ses larmes

Le monde se mit à pleurer

Comme un enfant abandonné

Comme un Être égaré

Dans le chagrin du dernier matin

Et le monde pleurait à chaudes larmes

Devant sapiens et sa ceinture d’armes

Guettant encore perché sur son gros cerveau

Mais commençait à fondre sur le billot

Et les sanglots longs allèrent en vagues

Vague immense cueillant tout sur son passage

Les maisons les forêts et même l’orage.

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