Prendre le frais
Il y avait un grand besoin de frais, un grand bol d'air complet. Dehors. La mer était neuve, l'odeur de l'embrun avait gardé son éclat vivant au teint fleuri et appétissant telle une bise rose adolescente. Ô ces fraiches goutelettes des vagues brisées ! Le vent était vivifiant de jeunesse en sa force six de Beaufort. Les lariformes gazouillaient un hymne halophilé et si suave. Le jour était Candide et pur, son coeur battait. Il offrait la joie de son premier blinis baiser. Des coeurs d'écumes se formaient sur la plage en dentelle, le sable riait de toutes ses dents blondes. Je descendais vers la mer avec l'envie du large, me convainquant que l'eau, séant à la joie, pacifiquerait la mélancolie dans cet océan de musique nature, comme un flirt avec les filles de Tethys.