Poésie osée (11)
Ses Hanches
Au pays de la belle Néfertiti
Des perles dansent sur le Nil
Et sur le ventre, le nombril
Appelle le felouquier ravi.
Sur la soie de l’onde tremblante
Des couleurs jouent des Houris
Et sur ses lèvres nonchalantes
Mord le serpent de l’Osiris.
Dans le détroit de son palais
Brille la mosaïque de son sourire
Et sur ses seins, outres bombées
Passe la bise de son désir.
Au bout des divins sas franchis
Dresse le petit obélisque violacé
Et sur sa peau de porcelaine saisie
Rit un frisson de fraise rosacée.
Ici le lieu des excès miraculeux
Grandissent même les décrépits
Dans le verger des fruits sérieux
Cueillent la fleur sans répit.
Ici le lieu où dansent ses hanches
Roulent navires et lancinants voyages
Et dans ce lac deux belles tanches
Traînent des filets de baisers sans nuances.
Ici se réunissent les curieux de partout
Charges jumelles, appareils constricteurs
Et sur le paysage de ses vivants atouts
Tachent les esquisses des tableaux menteurs
Ici se damnent les croyants du monde entier
Caressent leur foi du bout de leurs longs doigts.
Et derrière la vitre charmante déshabillée
Touchent les corps pubescents et plein d’émoi.
Son corps fait la plus douce niche
Tourne la main se voulant câline
Et au milieu du spectacle se fiche
La savane peuplée de griffes félines.
Autour du point d’eau se réunissent
Les admirateurs assoiffés de tant de grâce
Et dans le mil du rose calice
Lancent une troupe de chevaux coriaces.
Quand trop d’amis sont là réunis
Tourne la partie en baisers de salive
Et dans l’antre des rouges brasiers
Couvent les feux ardents des insoumis.
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