Des toilettes et des fleurs...

Vraisemblablement nous ne rendrons pas la Terre dans l’état où nous l’avons trouvé. Et pourtant il ne s’agissait pas même de toilettes, nous avions nommé paradis, parce que nous savions nommer, quasiment Jardin.

Tout était bien.

Il y avait des fleurs, des abeilles, des oiseaux, des fruits, tout était là.

Et puis il nous a fallu profiter, produire, dominer, jouir sans entraves, écraser.

 Et nous voilà ce soir, regardant à peine le chemin parcouru avec des enfants qui nous regardent aussi et s’étonnent.

Nous avons déféqué, sali, vomi sans jamais penser, comme il fut pourtant parfois écrit et déclarer, qu’il fallait restituer le lieu propre.

Nous n’étions que de passage, peut être même certain pensait que nous pourrions repasser mais nous nous sommes installés, propriétaires, avons cru pouvoir nous installer allant jusqu’ à croire que nous pourrions produire l’immortalité, quelquefois ramassant les papiers gras mais ne voulant plus lâcher le cloaque, transmettant le cloaque à nos petits.

Pourtant nous avons vu des oiseaux nourrir leurs petits de bec à bec, prenant soin comme jamais de la vie qu’ils avaient donnée.

C’est une troublante histoire, égaré que nous étions dans des « pour tous » qui ne faisait plus jamais unité.

Egaré dans notre Temps en panne, comme dans un gout pour la Mort et dans le Temps qui pourtant continuait ...