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lettresdumonde
6 septembre 2019

Vanina (9)

...Que faisais-tu là à lécher les filles du feu de Nerval, toutes ces langues de belles-mères qui rougissaient devant nos ébats loin des grenouilles-bénitières au curé qui qui disait laissez venir à moi les petits enfants et sans aucune impunité, sortant ses affreux ressorts rouillés, pitoyables machines que pas même une nonne bienfaitrice d’Armorique aurait accepté. Dieu cette laideur ! Celles qui faisaient leur génuflexion en espérant le seul Jésus au sein de leurs vierges intérieures. Elles n’avaient pas connu les hommages divins, descendus en cygne blanc, depuis des mille ans. Même Balthazar n’était pas rentré en cognant poliment aux huis joufflus, lèvres cousues dans le dédale de la frustration comme cette fameuse sœur Vanina Colette à la foufounette violette plaidant pour les emplettes coquettes, filles de pâtissier qui se régalait des meringues de sa femme Lisa. Lisa Vanina lisait le soir, tout près de son gros fatigué qui travaillait nuits et jours tel un sac de farine. Lisa Vanina rêvait comme Emma Vanina, sa chatte rousse miaulait son désespoir, sa langue sortie, rouge comme le moulin, se voyait mâchouillée quand seule elle essayait les frottis de son gynécologue, des frottis de sales pattes qui farfouillaient obsédées dans des blocs opératoires secrets, blouses blanches, amours violentes, mystère de l’amour coagulé dans des fichiers de soie, dans des mariages forcées, des chaines de tortures, Honte aux délinquants de l’amour, haltes aux bouffissures masculines chargées aux vomis du pouvoir dégueulasse. Beauté de l’amour quand ces deux petits-enfants, chers à Prévert, s’embrassaient sur le bout des lèvres devant le trou vacant dans des décors d’hécatombes à mariages, la Doisneau d’amour embrumée dans des promenades à bord de barques légères sur des lacs autrichiens, Vanina Sissi, chapeau maudit ! Sur le bord de la route à quatre voies, nous nous arrêtions pour nous embrasser devant le flot de voitures qui défilaient chargées d’amour de soi. Je m’aimais, disait l’analphabète de l’amour bouffi d’orgueil avec ses cheveux en graisse de boue. Amour à soi, tout seul, dans la courette voutée sous la lune avec Vanina Elisa pour amie absente qui montrait son académie à tous instants aveugles, ses tétons de besoins qui étaient des forts de désir, forts comme la mort. Chagrin d’amour qui ne dure qu’un instant. L’instant d’amour si tu ne voulais pas qu’il vienne, cet instant de joie, embrasse-moi mais non mon cœur ce n’est rien. Le cœur c’est par le cœur que l’Amour se fait d’abord sentir ...

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