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lettresdumonde
8 décembre 2018

Ma pause Pissaro

   Comme Michaux posant sa pomme sur la table avant d’y rentrer pour goûter à la tranquillité, je prends le chemin de Camille Pissaro en rentrant dans un coin de l’ Hermitage du côté de Pontoise. Quand trop de bruit envahit la ville, je rentre dans le tableau par le sentier en bas à droite et qui fuit vers les hauteurs. Entre les maisons de campagne, les arbres, la colline le soleil fond. Les bleus, les oranges, les verts, le calme et le silence où le temps est arrêté berce une paysanne, sortie de la grange ouverte et qui se rend, panier au bras garni d’une limonade et de tartines, passant devant le cheval broutant, au champ vers la meule du labeur où son mari l’attend. Camille a peint le paysage et le visage absent, terre de la fille comme le sol d’août. A gauche, complice, les deux jeunes filles, au bord du chemin, se parlent d’un amour, les arbres abritent leur secret. Au XIXème comme maintenant, sur le chemin des champs, des femmes, des hommes et des enfants marchent dans le rêve.       Bonnets et longues robes abritent des corps et des pensées comme le vent porte le temps qui roule encore à travers les chemins de l’ Oise. Pissaro, dans les yeux, assassine la mort, en passant sur le chemin, j ‘ai trouvé un ruban et entendu dans l’ écho  de verdure les voix de Cézanne, Gauguin et Daubigny. Pissaro, invitation au voyage comme Manet, Renoir, dans le temps. « Mon enfant, ma sœur, allez là bas vivre ensemble, ce pays qui nous ressemble »

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