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lettresdumonde
2 mars 2018

Lise et Julien

Ils ne s'étaient pas encore croisés. A l'autre extrémité du chemin de gravier rouge, Julien avait déjà chaviré, quelques années auparavant, dans les méandres sablonneux du sentiment amoureux. Comme le Benedict de Shakespeare, il se croyait invulnérable, immunisé du virus. Il avait contracté l' amour autrefois; possédé jusqu'au fond de lui même, il lui avait fallu trois ans pour s'en remettre. Lise avançait. Julien, sa vie était installée dans la tranquillité. Il entendait les oiseaux, sérénité retrouvée. Le chemin se tordait, les petits cailloux rouges débordaient du passage étroit entre les branches. Comme la mer dans la marée s'écrase avec férocité sur les falaises, le moment de l'image forte allait déferler. Lise avait ses cheveux clairs ... le fracas.

Une force étrange agitait le chemin. Le tournant allait cogné ses silhouettes comme l'aube le matin, âmes décollées dans la fraîcheur de ce jardin. Pourtant il étaient habités par rien ni personne, le dérangement aurait dû être intrus. Mais c'était compter sans la foudre, sans les étranges sentiments, les éclairs bleus, les branle-bas dans les corps , les Landerneau ... Attendez....

DSC00661

Lise parcourait une allée du parc Clemenceau avec l' élégance du printemps. Son visage avait le teint des fleurs qui composaient la bordure des pelouses bien rasées. La nature était là dans les grands arbres exotiques. Eucalyptus d' Australie, mélèzes, majestés roses du Japon, beaucoup d'espèces se côtoyaient. Lise aussi avait un air de fleur. Ses cheveux, son parfum murmuraient les ruisseaux, le souffle du vent et la couleur du ciel. Un merle  sifflait, perché sur une feuille vert-jade, des notes-chant. Les sons firent jaillir un air léger dans la tête de Lise. Un air,  qui de la journée ne la quitta pas. Le soleil filtrait parmi les feuilles, son suc passait comme un sourire. Un chœur de vie montait  à travers le jour. Il faisait beau, la Nature appelait l' Amour. Lise croisa un chemin de gravier rouge. Elle suivit le papillon qui l'empruntait. Les fougères se penchaient sur son passage...

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