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lettresdumonde
2 novembre 2017

Miserere.

   Aussi bien vous entrez dans une grande cathédrale, ogives et trumeaux tendus vers le ciel ou dans une petite église romane de campagne blanche, modeste, fervente et perdue dans les arbres, sur le parvis, le seuil vous pensiez admirer les pierres, une voute en berceau, une absidiole, la lumière, des piliers sylvestres, entrer dans la forêt d’un quelque chose … Et puis comme un bourdon léger d’au-delà, une petite cloche d’outre-tombe, une procession d’août de voix  de moines grégoriens, le miserere  pour neuf voix de Gregorio Allegri, vous saisit, à la gorge ou sur une chair de poule, vous porte au-dessus des dalles à quelques centimètres du sol avec la voix soprane de Déborah Roberts sur le fil funambule de Peter Phillips, et puis vous pensez après vous être assis sur une chaise en paille, un long banc d’orme ou de chêne que tous les hommes pourraient s’ arrêter même sur les places, aie pitié, où gémissent le canon, le fer, la haine, la mort .

Cette musique qui pouvait mettre en arrêt : «  que fais-tu là ?» ou venir après,  comme on pleure dans le silence et les veines de la ville éclatée mais la mélodie  qui jamais ne pourrait commencer les guerres … Jamais ! Je le crois, l’Homme est possible, je le crois … Allegri  l’a fait exprès sa musique, senti la douceur, touché la douleur, ouvert les yeux sur une chaise devant des  vitraux bleus.

Et puis on repartait, comme après une phrase chaude d’un roman de notes visionnaires, dictames.

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