Tai-chi-chuan

 

J’aime bien l’idée – et notre époque en tirerait profit – issue du Taoïsme de Lao Tseu que le principe du « doux » l’emporte sur le « fort » et le « lent » sur le « rapide ». Par ailleurs, comme tout est mouvement (et que nous ne nous baignons jamais deux fois dans la même eau), il est pas rare que tout se renverse : le doux devenant force et la lenteur dont il faut faire l’éloge donne meilleure prise sur le Temps. En réalité ce dernier passe toujours pareille, c’est notre perception, notre représentation, notre « capture » ego-écologique qui bouge. Un peu de douceur, encore un peu de douceur jusque dans les mots. Nous avons les mots, humains, et pourtant ces mots ne nous empêchent pas de tuer notre semblable. Ces mots, chose folle quelle ironie !  qui ne sont que prise de distance avec le réel, rationalisation ne serait il qu’arme chauffant le mal ? ou plutôt, je les vois outils et comme tout outil dépendant de ce que nous en faisons. Couteau ou caresse, couteau devenant caresse et caresse devenant couteau. Tout est dans tout et la lenteur nous aide. La pensée se nourrit aussi du silence.