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lettresdumonde
30 septembre 2022

Décoration

Par le truchement des mots, dévoration communicative, la vie arpente le temps. Des grains de sable blond déposés dans la mémoire, comme dans un moulin, composent la farine du présent. Le temps appuie fermement, comme la grêle, sur les décombres vécus, martèle les pas sonores mille fois recommencés. La naissance est au bord du vide et tue l’oubli. Le néant. Avant que de vivre il n’existait pas. Autrefois l’indifférence laissait froid. Au puit des sources inconscientes stagnaient des désirs éblouissants. Aurore chantait et dansait le corps bombé de sommeil et la fleur aux seins jaunes se levait. Un autre Monde. Aujourd’hui fleurissait sur les ruines de l’ancien. Une heure de paix s’épanouissait, portant en germe des farandoles de rires, des pas de danse. Vivant des êtres partout, en belle harmonie, qui partageaient les peines et les joies. Des êtres qui évoluaient, plus sages, calmées les ardeurs. Ils relativisaient, les angoisses existentielles, réfrénaient les agressivités dominantes. Ici la mort était amie, prise un soir au détour d’une veillée ardente, elle se réveillait dans un lit de soie. L’amour pénétrait les ombres et la lumière. En concert, eux et les oiseaux composaient des musiques célestes. Un musicien, un jour, s’inspirait de ces sons. Des femmes chantaient de leurs belles voix. Le monde était devenu beau, couronné d’arbres et de montagnes majestueuses. Certains jours une pluie aux yeux claires, tombaient du ciel, colorant le vert des nymphéas. Pourtant l’homme encore se distinguait, recréant sur les étoiles, des couleurs quasi-nature, dans le plaisir de ses amis si nombreux.

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