Vivre
Voyez- vous le tourbillon des heures plumes
Si légères dans le soleil brouillé ?
Celles qui inondent le profond lac écarlate
De votre grand cœur transi :
C’est la marée des nuits de dunes
Qui, subtile dans l’interstice de lune
Couronne le lent chagrin de votre esprit lucide.
C’est le néant soldé sur la facture
D’un arc en ciel
Un rêve combustible,
Une course contre la montre.
Dans le petit vent d’un matin carié
Je vois votre battement pulmonaire
L’explosion de votre souffle pathétique
La musique inconsciente du berceau
La vie qui a son doigt de harpe insulaire
La caresse, la joue et votre larme de saule
Dans le jardin d’une ex-Sémiramis pendue
Je vois votre ruée vers l’or de ses yeux
La belle que vous désirez, aux seins de lune
Le clin d’œil mouché dans le voile du pétale
Son iris verte et le pile de son désir
Qui allume l’étincelle de vos flammes.