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lettresdumonde
19 janvier 2020

Vanina (40)

... Vanina ne vieillissait pas : plus son âge avançait tout seul plus elle se sentait jeune. Ses joues toutes roses, ses yeux bleus en amandes douces, son petit chat qu’elle portait en haut de ses cuisses comme Julie Manet en 1887, endormi maintenant, ne changeaient pas. Ses lumières étaient dans ses yeux et puis partout...Chez elle la grande révolution de l’âge, c’était son désir qui avec le temps montait toujours plus haut, tel un sportif aguerri, tant entrainé, qui jouissait d’endorphines dans tout son corps, plus l’exercice augmentait. Vanina était au haut, tout en haut de l’Odyssée vraie avec la tête et les jambes. Ses jambes dont nous parlions trop peu, nous les passions quelquefois au pastel. Je frisais les pastels de la belle Vanina. Tout en elle participait à la peinture et la peinture de l’ange gardien souvent débordait sur elle. Nous allions en maraudage récolter les grains sablés de ses compas-liqueurs. Spiritueux où les martres massaient. La tournure des événements n’était pas loin comme chez le kiné, à cheval sur son patient, tout par moment se sent des droits, allant en flèches folles, n’en pouvant plus de suivre les mouvements, comme Jerry sur sa machine à écrire, de ses mains sur le corps beau du souffrant. Avec Vanina nous tournions au sexuel tout ce qui de nous émanait. Ses attributs se persécutaient à se troubler les cerveaux de tant de connaissances possibles. Alors nous nous attrapions poussés par le démon de la nécessite et du hasard, cher à Monod. Ses jambes pétulaient et turbinaient comme des ARN de transfert dans mon désir au point d’excaver de son terreau de corps les patines diligentes qui iraient ensemencer les plates-bandes du neuvième ciel. Vanina surfait alors avec sa bouche sur les plaines complètes de mes saveurs qui s’écoulaient pétonclement. Vanina Sophie était aux anges avec ses ailes sur mes mottons roulant dans sa farine attirante des endroits cachés, ses tétons audacieux montaient sur leurs aiguilles, installant le rouge bordeaux et les appels de la goulée. Alors nous nous dévorions ! Nous repartions dans les parties de conscience vacillante quasi épileptique avec le haut mal qui touchait le fil sans linge du plaisir, rien n’était feint ! Aucun théâtre sur la scène, pas une goutte de Lacan, aucun spectateur n’était nécessaire pour entamer la descente infernale vers l’orgasme. Nous déchargions comme des dockers non-grévistes. La liqueur se faisait gentiane. Il y avait des touches de fleurs des montagnes, des saveurs piquantes des hauteurs, qui avaient côtoyé les herbages sains. Vanina Sophie offrait ses nectars biologiques, ses aromates. Je recueillais son bonheur dans de petites fioles ou dans des petits verres à pieds de chez Duralex qui chez nous pouvaient être aussi bien de Houle ou de Wambrechies. Au gout tout cela était bien fort et fruité et unique avec des savoirs- faire pour le gosier qui s’en trouvait transfiguré ! Les meilleurs élixirs se pressaient sans radinerie, les rasades défilaient. Nous nous retrouvions comme des biches saoules de printemps à Clairs marais par tant de bourgeons croqués. Vanina ne voulait pas de mariage, sinon des dieux des corps énamourés : Liberté, Ô liberté, ma Joie. Elle n’aimait que le massage des corps, les imbrications lentes de lombrics, les agencements savants, jamais les obligations néfastes et les migraines. Si au coin d’une journée chargée un mal encéphalique s’accrochait touchant un bout de se hémisphères, Vanina, se jetait voracement dans nous et nous faisions l’amour, l’amour de la nuit des temps, en panacée imparable. IL fallait fabriquer des orgasmes ferrugineux et volcaniques en ribambelles qui couvraient l’autre douleur, un orgasme en cascade Victoria, à déplacer des brumes, des orgasmes d’outrance, les seuls à faire battre en retraite sans pivot les déferlantes doloriques. IL fallait la défonce totale jusqu’ à l’essorage. Vanina fermait ses hublots, attendait sa rage, pour lâcher ses fureurs Deanoises. Le temps se suspendait à une corde comme un petite araignée joueuse. La migraine s’étouffait quand les frottis décuplaient montaient à  bord...

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