Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
lettresdumonde
15 septembre 2019

Sous les arbres (7)

... Je me replie dans ma retraite « sous les arbres ». Je prends les mots comme ils viennent. Ce sont eux qui vont décider. Décider de ceci ou de cela comme les feuilles de lierre qui courent sur le sol. Des amis sont venus cet après midi pour prendre un café accompagné d’une tarte aux pommes mais je n’ai pas trouvé mon vieil ami en forme. Il est fatigué. Je ne sais pas quel sens a pour lui ce départ, ce départ vers ce pays lointain. Partir dans une autre maison ailleurs. Cela rend-il heureux ? Il faut conclure tant de choses, se séparer de tout ce qui n’a plus de sens ! Sommes-nous immortels ?  On accumule tant et tant ...Qu’est-ce que cela va-t-il devenir. Partir la grande affaire, s’installer, la grande répétition avant la mort ?

Ici je suis à nouveau bien parmi les arbres desquels je ne vois aucune larme couler. Qu’on ils à faire des départs, de ces choses humaines annoncées dans des fêtes d’anniversaire. Je ne vois plus un autre ami, perdu de vue ! La vie est une drôle d’affaire et qui se termine ..., c’est-à-dire.... Fatigué donc, très fatigué ailleurs. Cette personne m’avait dit aussi hier qu’elle était très fatiguée. A part Bruckner, qui pourtant fait cinq ans de plus qu’il a, les humains seraient-ils tous très fatigués ? Maintenant je marche. Je ne parle plus quand je marche. Fallait-il rester là, assis, autour de cette table faussement bourgeoise. Que voulait donc dire ce partir ? Un oiseau siffle follement, il saute de branche en branche. Un jour de toute façon il faut s’éloigner, partir vers un ailleurs que personne ne connait. La vie des gens est bourré d’abandon. Il y a des mères qui abandonnent leurs petits. Il y a des gens qui abandonnent la vie... Abandonner la vie, quelle drôle d’idée ? Hier dans le sable, du côté de Wissant, il y avait une jeune fille allongée quasiment nue avec deux simples tissus rouges, seule. Tout août l’avait bronzé mais je ne sais pour quel abandon ou quel départ le soir ? J’ai retrouvé mon petit espace « sous les arbres ». Je me languissais de lui. Je le vois aujourd’hui avec tout son vert merveilleux et les petits oiseaux qui gazouillent dans tous les coins, j’ai oublié la fille de la plage (je ne peux pas m’occuper de tout le monde !). Tu es sauvage vraiment mon endroit. Le soleil aujourd’hui perce encore à travers les feuilles. Je ne vois plus l’oiseau bleu le soir dans mon jardin. Sur la table, alors que j’arrive, je vois bien que la Nature a fait quelque chose. Une petite signature déposée ici et là, une feuille de saule, une petite crotte de ces moineaux sur mon siège. Cela ne me dérange pas. Tout fait partie de moi, ici, et moi je fais partie de tout ça, j’aime le chant de l’oiseau malgré la timidité qu’il a...

Publicité
Publicité
Commentaires
lettresdumonde
Publicité
Archives
Publicité