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lettresdumonde
10 juillet 2019

Sofia

Elle s’appelle Sofia P°°°…, grande d’un mètre quatre-vingt-deux,  belle comme un diamant noir invincible monté sur or rose avec un charme fou. Sa parole rapide comme des lâchers de mitrailleuse  vous darde comme des œufs de batraciens ses petits coups hachés. Sofia vous regarde avec ses beaux yeux noirs et elle vous boit littéralement si vous dites ce qui la touche, ses cils se ferment de temps  à autre, le charme explose et agit. Sofia a le sens pratique.  Elle a fait des études de tapissière. Elle a trouvé qu’il y avait tant de choses à apprendre théoriquement que s’en était trop ! Sofia aime travailler avec ses deux mains blanches aux doigts parfaits qui n’ont jamais rien déchirés, le tissu, les cheveux, Sofia est sensuelle, mais comment fait-elle, a-t-elle fait l’amour à dix-sept ans ? Sensuelle quand elle ferait l’amour avec ses doigts de fée qui courraient sur une autre peau. Sofia a dix-sept ans, sensuelle sur sa peau plutôt blanche. Elle dit que sa toison est  rousse malgré ses cheveux noirs. Sofia vous regarde un peu, vous fixe même parfois. Sofia est grande mais elle n’a pas de seins très énormes. Elle ressemble comme une goutte jumelle  mais avec des cheveux noirs et des jambes infinies d’Adriana à Virginie le Sommer (vous verrez… . Je les vois sous le tissu tendu, je les vois pointus, petits footeux ultra sensibles. Pourront-ils donner du plaisir dans l’amour ? Seront-ils beaux dans l’amour ? Ronds ou poires dans l’amour ? Seul l‘avenir dans son costume ouvert le dirait !

Sofia habite le village de T°°°, 25 rue de F °°°, elle a un zéro-six, est-ce là qu’elle a fait l’amour la première fois ? Dans sa chambre à elle qu’elle a comme Virginia Woolf et qui sent encore l’enfance heureuse qu’elle a connue, aimée. A-t-elle souffert à son premier amour, à son premier voyage Escudérien, c’est pour maintenant, qu’elle avait décidé, son hymen a-t-il sauté comme un bouchon de champagne d’Epernay ? A-t-elle eu du plaisir ? Le tout premier plaisir dans sa chambre parmi les poupées et la pénétration ?

Sofia n’est pas Loraine, elle est du Pas- de-Calais, en cœur de Calaisis, à genou devant le blanc-nez. Sofia a appris tapissière. Elle n’ignore rien de la basse lisse, des tapis de savonnerie, de la rentraiture, des coutures invisibles et des surjets. Sofia est une artisane hautement qualifiée. La création plastique c’est son nirvana. Elle maitrise tout de l’histoire et de la trame de l’art de la tapisserie et de ses styles, de ses dessins, de ses formes et de ses couleurs pour la restauration. Et puis Sofia, rien n’est gâché, fait très bien l’amour par sa jeunesse noble et spécialiste de la rentraiture et du collage. Elle a été formé chez Boulle, rue Pierre Bourdan, parmi les fils de chaine qu’elle sait nouer sur les anciens tissus à la perfection et puis elle dit qu’elle sait si  bien faire l’amour même le lundi et puis l’ appointage : sous son coups de fer, avec ses mains de velours, le petit monsieur doit se tenir tranquille comme une étoffe. Elle passe et repasse en s’installant à plat sur le merveilleux tapis. Elle a fait un stage à l’atelier de Charlotte à Nantes, rue Copernic (qui, lui aussi, a fait tourner la tête des étoiles et puis des astres). Charlotte était bonne professeure. Elle aussi, disait Sofia, faisait très bien l’amour quand elle avait touché le corps d’une femme cela avait renforcer son sens du toucher. Mais qu’en savait-elle au juste la petite stagiaire à peine aiguisée. D’ailleurs comment fait-on l’amour à dix-sept ans pour la première fois, peau lisse et toute neuve, avec une bouche entièrement tapissée de baisers, entre le rose et le brun clair ? Sofia a fait l’amour allongée sur une tapisserie frisée Lignon classique. Le garçon était doux, très doux, première fois, comme un fil de soie et de tapisserie, qu’elle, premier amour, adorait tant. Comment se glisse-t-on à dix-sept ans dans le corps de celle qu’on aime, tapissière ou pas ? Sofia était un mètre quatre-vingt-deux  de pur bonheur. Chaque maillon de sa chaine étincelait sous vos yeux, mille fois mieux qu’un arbre de noël. Ses ampoules sexuelles marbrées, marbrées de chair d’ange et de désir au zirconium vous pénétrez et clignotez au plus profond de vous-même et pour toujours.

   Sofia a dix-sept ans s’était installé dans la ville de L°°° tout près de son ancien collège de sainte Ursule. Pour ses tapisseries, les clients venaient nombreux  mais elle n’ignorait pas que certain attendait pour elle. Nous-mêmes nous étions venus pour elle, pour ses yeux diamants qui vous blessez à tout jamais …

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