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lettresdumonde
24 septembre 2018

Virginia

   Ces fragments de vie vécue. J’aimerais pouvoir cerner ce point fondamental qui peut-être n’explique rien, mais qui ne peut être expliqué lui-même. Pour moi ce sont les prés inondés avec des touffes d’herbe, ce sont les eaux lisses et immobiles sous un ciel immense et changeant, ce sont ces terres marécageuses où l’on avançait d’un pas mal assuré. Mais qu’importe, puisqu’il m’est impossible de, jamais y retourner ? Je peux seulement contempler ces lieux anciens et inaccessibles du souvenir et savoir intensément que c’est là que je me trouvais avant que tout ne commence à prendre forme. Avant que moi-même, je ne donne forme et ne sois formé, avec les mains enfoncées dans les possibles, tandis que j’étais happé par ceux-ci, que je devenais méconnaissable pour celui qui restait et me voyait disparaître à l’horizon.

 

« Virginia », Jens Christian Grondahl

 

marée 013

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