Le mur
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Imbriqué dans les rêves
Joints clairs dans la nuit
les mots marchent monotones
somnambules.
Le mur impose ses mains
Entre ses doigts
Le ciment des sentiments
Durci en durillon.
Nulles fenêtres , Le mur éclaté
nulles yeux , Le mur ensanglanté
nulles lumières , De Goya
Immobilité , De la Liberté
Le mur amical, le mur aux fusillés , L'échelle
Le mur amnésique et murmuré , La passerelle
le mur au museau des musées , Isabelle
le mur en enceinte fortifiée couvert de passeroses
Les murs à l'urine des hommes déposées au bout d'une bringue violette
Les murs utérins avant que de venir au monde des jardins collerettes
Les murs en poussière après la mégatonne et la chélidoine des ruines
Les murs en pleurs des années trépassés sur le billot des albumines.
Les murs avec ces trous où la bille des yeux roulent dans un delà
Les murs en systole qui s'efface sous le tissu d'un sourire du coeur
les murs fondant sous un soleil d' avril, la gorge du printemps
les murs sans effet sur le verbe en rigole aux saveurs de dahlia.