Le Temps monstre
Tout autour de l’enfant, son univers - monde, les murs, la tapisserie des murs, les pochoirs en fleurs, le mobile suspendu que ses grands oiseaux de parents avaient transfusé dans son bec, avec tant d’amour après les bancs verts sans nuages de Brassens ou tant de baisers fougueux avaient été échangés devant les gens, tout avait changé, tremblé et puis le petit de trois ans avait confondu Jeudi avec dimanche, vingt heure avec matin !
Le Temps, le grand Temps magique, poussant billes et poupées, imaginaires s’était mis à se marcher sur les pieds, à se prendre les pieds dans le tapis, orphelin d’un être. Tout était confond, les mots, les verbes, les couleurs, l’eau vive même, le dessin avec ses têtards à gauche .Un si bel enfant, perdu dans des filets sans soleil, comme ces sardines frétillantes, pourtant encore gorgées de Vie.