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lettresdumonde
18 août 2017

UNE ADORATION

Toulouse7 022

 

Ils avaient tant entremêlé leurs vies, leurs veines

Que les deux amants à l'aube étaient partis ensemble

Quel sens aurait pu donc garder ce fauteuil infirme sombre

seul (e) sans l'autre parti (e) par un matin dans les nuages.

Bien sûr comme ceux du père de Jackie ils eurent des orages

Elle avait Seize ans les yeux clairs quand elle cueillit son sourire

Il avait Seize ans quand son cœur se posa sur son cœur,

Ces deux là n'eurent pas d'enfants bien qu'en haut

une petite barrière fermait l'escalier; ils firent des milliards

de fois l'amour et c'était , nuits et jours , la première fois,

Il portait son odeur dont il était fou, elle chantait dans son cou

Il adorait ses seins plus ronds que ceux de Renoir

Il connaissait tout des étoiles mais il préférait ses yeux

Elle aimait ses mains comme un divin trésor

Elles étaient comme à elle se promenant sur son corps

faut dire qu'ils étaient beaux comme des perles d'eau !

Vers cinquante ans, leur amour n'avait pas pris un cheveu gris

Bien que les ans plantaient de vieux laguioles aigus dans leurs dos

Bien que leurs corps se croisaient dans ce lit improbable.

Ils prirent au crépuscule le chemin du canal comme une Virginia joyeuse

les poches lestées de la moitié de la collection de cailloux multicolores

Qu'ils regardaient ensemble sur la table en marbre du salon.

Ils s'embrassèrent sous le soleil couchant les bras en guise de liane

l'eau verte indifférente accueillit leurs lèvres soudées pour l'éternité.

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